À la découverte des jardins de l’alhambra

Si vous prévoyez un séjour en Andalousie, et plus particulièrement à Grenade, vous ne pouvez pas passer à côté des jardins de l’Alhambra. Véritable joyau d’architecture et d’art, c’est un des monuments incontournables d’Espagne. Plongez avec nous dans cette oasis luxuriante située en plein cœur d’un environnement aride et montagneux.

Présentation générale du site

Ces jardins portent le nom de la forteresse qu’ils entourent : l’Alhambra. Son nom était à l’origine Al’Qala Al’Hamra qui signifie « château rouge ou pourpre » en Arabe. Ce nom fait directement référence à la couleur des tours et des murs qui encerclent la colline de La Sabica. Il est vrai qu’à la lumière des étoiles, ces bâtiments apparaissent plutôt argent. Mais au soleil, le palais et ses forteresses prennent une teinte dorée.

Certains affirment que le nom Alhambra est tiré de la couleur de la barbe de l’architecte qui était rousse. D’autres soutiennent que ce nom fait référence à la couleur du soleil couchant. D’autres encore disent que ce monument tire son nom des torches des ouvriers qui se reflétaient sur les murs jaunâtres lorsqu’ils travaillaient à sa construction la nuit. C’est un mystère parmi tant d’autres qui entourent les jardins de l’Alhambra.

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À l’origine construit à des fins militaires, l’Alhambra avait plusieurs fonctions. C’était à la fois une forteresse (alcazaba), un palais et une petite ville (médina). Ce n’est que des années plus tard, au XIIIe siècle, que l’Alhambra est devenue une résidence royale. Notamment pour Muhammad Al-Ahmar, qui a entamé la restauration du site. Ses descendants continueront ensuite à restaurer le site jusqu’à ce qu’il soit comme nous le connaissons aujourd’hui.

Pour mieux vous aider à planifier votre visite, nous allons voir plus en détail les divers éléments qui composent cet ensemble architectural unique au monde.

Qu’allez-vous pouvoir visiter ? 

Nous l’avons évoqué, les jardins de l’Alhambra se composent de plusieurs éléments.  Lors de votre visite vous pourrez notamment admirer :

• Les palais Nasrides
• Les jardins du Partal
• Les jardins de la Sultane
• Les jardins élevés du Généralife
• Les nouveaux jardins du Généralife

Comme vous le voyez, il y a beaucoup de choses à visiter dans le jardin de l’Alhambra. C’est pourquoi il est recommandé de prévoir suffisamment de temps pour ne rien louper. En moyenne, il faut compter environ 3 heures pour visiter l’ensemble de ce site touristique.

L’ensemble du site prend donc la forme d’un gigantesque mélange de bâtiments, de fortifications et de jardins. Les jardins, que vous trouverez aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, permettent de faire le lien entre ces divers éléments de façon harmonieuse.

Le cœur (noyau principal) de cette architecture est constitué d’un assortiment d’enceintes. Ce noyau appelé « La Casa Real Vieja » est la partie la plus ancienne des jardins de l’Alhambra. C’est là que vous trouverez le Patio de la Alberca (Patio du bassin).

Vous trouverez aussi la cour de Comares, aussi appelée cour des Myrtes. Celle-ci est située en plein cœur des chambres et des salles qui ont accueilli la vie quotidienne de la cour royale.

Enfin dans ce noyau plus ancien vous trouverez également la cour des Lions, située en plein centre des résidences privées des rois. Afin que vous en appreniez plus sur les mystères et secrets du jardin de l’Alhambra, nous allons nous intéresser aux divers éléments qui le composent.

Les palais nasrides

Le terme de palais Nasrides regroupe un ensemble de plusieurs bâtiments ornementaux. Ces palais ont été construits par diverses générations de souverains. Mais tous ont gardé la même « organisation ». C’est-à-dire que toutes les salles communiquent entre elles, et toutes donnent sur des cours intérieures. L’architecture des palais Nasrides suit donc un tracé orthogonal.

La forme actuelle que l’on peut observer dans le jardin de l’Alhambra est composée de 3 zones, réparties de la façon suivante d’ouest en est : le Mexuar, le palais de Comares et le palais des Lions.

Chaque zone est elle-même divisée en plusieurs salles et cours comme nous l’avons mentionné précédemment.

La cour des Myrtes

Aussi appelée patio de Comares, cette cour a été construite sur les édifications des générations précédentes. Pour cette cour, c’est le choix de la simplicité qui a été fait. Ce patio offre un très bel exemple de l’atmosphère arabe si typique.

D’une surface de 36.50 x 23.50, ce patio est entouré de deux bâtiments assez bas sur ses deux côtés les plus élevés. Les deux autres côtés sont délimités par de magnifiques portiques. Le portique situé au nord permet de relier le patio à la Tour de Comares (Torre de Comares) ce qui explique en partie son nom.

Un bassin rectangulaire d’eau est entouré de marbre, de haies de myrte (d’où son nom de cour des Myrtes) et d’orangers. C’est la vue qu’avait le sultan puisque c’est dans ce bâtiment que se trouvait jadis son trône.

La cour des Lions

Appelée Patio des Leones en Espagnol, cette cour tient son nom de la fontaine qui orne son centre. Il s’agit d’une magnifique fontaine en marbre soutenue par douze statues de lion.

Cette cour des Lions est organisée autour d’un patio rectangulaire de 28.50 x 15.70 mètres. Des galeries courent sur les 4 côtés de ce patio, ouvrant sur de grandes salles de réception et sur des salles plus intimes.

D’ailleurs la cour des Lions, dont la construction est due à Muhammad V au 14e siècle, est considérée comme le lieu le plus privé et intime du Palais Royal des jardins de l’Alhambra. C’est principalement dans ce lieu que la vie royale prenait place.

C’est sûrement pour cela qu’un tel soin a été apporté à son architecture. D’influence persane l’architecture de ce lieu repose sur 2 axes. L’eau est au cœur de cet endroit, véritable symbole et source de vie.

Sa composition est également pensée pour symboliser l’ordre parfait du monde. Avec son jardin octogonal, ses canaux à angle droit, ses rivières du Coran, ses pavillons et ses fontaines, ce lieu est une représentation de l’Éden original. Ce que l’on appelle aussi le Paradis.

La cour de la Grille

Vous pourrez aussi visiter la cour de la Grille, soit le Patio de la Reja en espagnol. Ce lieu a été entièrement réformé par l’Empereur Charles Quint. Quatre magnifiques cyprès jaillissent du sol pavé réalisé dans une mosaïque de cailloux rustiques.

Au milieu de la cour de la Grille trône une petite fontaine de forme octogonale. Le Patio de la Reja possède également une loge en bois sur 2 étages. Celle-ci permet d’offrir des points de vue incroyables sur le jardin de l’Alhambra.

La cour de la Lindaraja

Le point final à l’édification de cette cour a été la construction de chambres qui ont servi à la résidence de l’Empereur Charles Quint. Des années plus tard, ces chambres ont accueilli Washington Irving (écrivain américain) mais aussi Philippe V d’Espagne et Élisabeth Farnèse qui y séjournèrent.

Contrairement à la cour des Lions, très claire et accueillante, la cour de la Lindaraja possède une atmosphère sombre et austère. En effet, un ensemble asymétrique de cyprès et autres arbres compose un tamis à travers lequel la lumière a du mal à s’infiltrer.

À cette lumière tamisée s’ajoute le murmure mystérieux des jets d’eau de la fontaine centrale. De quoi conférer une ambiance intime et mystérieuse à cette cour qui permet de rejoindre la tour de Yusuf (aussi appelée Peinador de la Reina/Peignoir de la Reine), qui était la résidence de l’impératrice Isabel.

Le jardin de Daraxa

Il a été entièrement rénové au 16e siècle. Il représente un exemple parfait d’un jardin fermé. Son style rappelle la cour de Tolède, avec sa galerie typique de Castille et ses poteaux.

Le jardin de Daraxa a la forme d’un trapèze irrégulier. Deux de ses côtés reposent sur le palais de Charles Quint, tandis que les deux autres sont bordés par des portiques. Ce jardin se compose d’une fontaine de la Renaissance et de 6 parterres, chacun entouré de cyprès, d’orangers et de haies de buis.

Les jardins du Partal 

Ces jardins suspendus (ils sont sur un terrain en pente) sont situés à l’est du noyau principal du jardin de l’Alhambra.

C’est dans ces jardins que vous trouverez l’élément architectural le plus ancien du site de l’Alhambra : le Partal. C’est ici que se trouvaient de nombreux jardins et palais magnifiques.

Les jardins du Partal renferment un bassin sur lequel veillent deux lions en marbre. Ce magnifique pavillon formé par le jardin et le bassin est un lieu entièrement ouvert. Cette architecture ouverte permet de mettre en valeur les azulejos (carreaux de faïence décorés) et les toitures en bois de la salle intérieure.

Évidemment, les jardins de l’Alhambra renferment de nombreux autres sites tout aussi magnifiques à découvrir. En effet, le jardin de l’Alhambra n’a eu de cesse d’évoluer au fil des rénovations. Selon le chemin que vous emprunterez, vous pourrez découvrir des lieux tous plus enchanteurs les uns que les autres. D’où la nécessité de prévoir suffisamment de temps pour partir à la découverte des merveilles qu’abritent les jardins de l’Alhambra.

Mystères et secrets des jardins de l’Alhambra  

Si le jardin de l’Alhambra fascine toujours autant, ce n’est pas uniquement pour son architecture. En effet, au cours de ses 800 ans d’existence, les jardins de l’Alhambra ont été le théâtre de nombreux évènements qui ont donné naissance à de formidables légendes.

C’est pourquoi nous avons voulu nous intéresser de plus près aux mystères et aux secrets dont recèlent les jardins de l’Alhambra.

Un cadran solaire géant

Le plan d’aménagement des jardins de l’Alhambra est un des points qui suscitent le plus de débats. Pourtant, il faut garder en tête que le site de l’Alhambra a été construit sur plusieurs générations.

Cependant, nombreux sont ceux qui se demandent si les jardins de l’Alhambra n’auraient pas été construits comme un gigantesque cadran solaire. Ainsi, les personnes qui y résidaient pouvaient connaître l’heure selon la position du soleil dans les différents endroits de la ville.

On observe particulièrement ce phénomène à la Tour de la Vela (Torre de la Vela) située à l’extrémité ouest des jardins de l’Alhambra. De fait cette tour est orientée en direction des 4 points cardinaux. Elle sert d’ailleurs de guide aux autres habitants de Grenade.

La légende d’Isabelle de Solis

Une autre des tours du jardin de l’Alhambra renferme une des légendes les plus célèbres du site : la tour de la Captive (Torre de la Cautiva). C’est en effet dans cette tour qu’Isabel de Solis a été retenue en otage avant de se convertir à l’islam et d’épouser Muley Hacén, l’avant-dernier sultan du royaume nasride, devenant ainsi la reine Zoraida de Grenade.

Au cours de sa captivité, Isabel de Solis a au moins pu profiter d’une vue imprenable sur les jardins de Généralife !

Une ville souterraine

Ce ne sont pas moins de 16 kilomètres de coursives et de tunnels qui sillonnent le sous-sol du jardin de l’Alhambra et de ses environs.  Cette véritable ville souterraine avait plusieurs fonctions : militaire, défensive et stratégique.

Mais ce réseau souterrain constituait également une voie d’évacuation pour le Sultan et sa famille si un danger survenait. Certaines personnes affirment que ces tunnels feraient partie d’une ancienne mine d’or.

Encore aujourd’hui des parties de ces salles souterraines sont fermées au public. C’est le cas de tunnels sous l’Alcazaba qui étaient des donjons.

À proximité de l’Alhambra, dans le quartier d’Albaicin, des canaux et citernes arables ont été découverts. Des tunnels ont également été mis à jour sous certaines maisons. Ceux-ci permettraient de rejoindre les couloirs des jardins de l’Alhambra.

La salle des Secrets 

Située sous la salle des Deux Sœurs dans les palais Nasrides, cette salle a été construite par Muhammad V au cours du 14e siècle.

Il s’agit d’une pièce dodécagonale (à 12 côtés) qui a la particularité de permettre d’avoir des conversations secrètes même en se tenant à distance les uns des autres. Comme c’est aussi le cas au Monastère de l’Escurial, situé au nord de Madrid.

Si vous vous tenez sous une des 12 arches de la salle des Secrets, vous pouvez discuter en toute discrétion avec une personne se situant à l’autre extrémité de la pièce. Il vous suffit pour cela de parler à voix basse et votre interlocuteur vous entendra parfaitement.

La salle des Abencerrajes 

Pas très loin de la salle des Secrets, de l’autre côté de la cour des Lions (que nous avons déjà évoqué) se trouve la salle des Abencerrajes, théâtre de nombreuses légendes. Comme par exemple celle qui concerne les taches rouges que l’on peut observer sur la fontaine dodécagonale. Il s’agirait du sang qui a été versé par la famille Abencerraje.

Selon les versions de l’histoire Boabdil (dernier sultan du royaume Nasride) ou Muley Hacen aurait donné l’ordre de décapiter tous les chevaliers de la famille Abencerraje, car l’un d’entre eux aurait essayé de séduire la sultane.

Cependant, au lieu d’essayer de trouver le coupable, le sultan (Boabdil ou Muley Hacen) a décidé de tous les décapiter !

Le soupir du Maure 

Selon la légende, après avoir été chassé par les rois Catholiques, Boabdil ne s’est retourné qu’une seule fois pour contempler une dernière fois les jardins de l’Alhambra. C’est donc lorsqu’il franchissait le col de la Sierra Nevada qu’il s’est retourné, laissant échapper un soupir.

C’est pour cette raison que désormais ce col qui domine la plaine de Grenade est connu sous le nom du Soupir du Maure.

La légende du soldat enchanté 

Cette légende est très populaire. Il s’agit de l’histoire d’un jeune étudiant qui a voulu se rendre à Grenade pour essayer de gagner de l’argent pour financer ses études. En jouant de la guitare sur le pont Darro, il fait la rencontre d’un personnage curieux : un soldat qui semble venir d’un autre temps.

Ce soldat lui raconte qu’il a été ensorcelé et qu’il est coincé ici depuis 1492 pour veiller sur le trésor de Boabdil. Pour rompre ce sortilège, il faut que l’étudiant ramène sur le pont un prêtre jeûneur et une jeune femme. Seulement le prêtre que l’étudiant a ramené n’arrive pas à tenir le jeûne et se met à manger.

La légende dit donc que ce malheureux soldat erre encore et toujours à Grenade, victime de ce sortilège maléfique.

L’Alhambra : un symbole de la fin du Monde ? 

Un soin tout particulier a été apporté à l’architecture des jardins de l’Alhambra lors de leur construction. En effet, l’Alhambra a été conçue pour permettre la défense des palais et des habitants, et ce, aussi bien face aux attaques ennemies que face aux catastrophes naturelles.

Il est donc dit que l’Alhambra pourra résister à n’importe quel assaut. Elle ne tombera donc jamais, même si elle doit lutter contre 1000 armées. Ce qui donne lieu à cette légende : si un jour l’Alhambra finit par tomber, c’est que ce sera la fin du monde ! Il n’y a donc plus qu’à espérer que ce site résiste encore pendant des millénaires.

Informations pratiques

Vous trouverez ici les informations pratiques pour vous aider à organiser au mieux votre visite des jardins de l’Alhambra.

Visiter le jardin de l’Alhambra est une expérience inoubliable. Le temps est comme suspendu. Cependant, pour profiter au maximum de cette expérience pensez à réserver vos billets à l’avance.