Cap Rodon (Kepi i Rodonit), Albanie : guide 2025

Envie d’une parenthèse sauvage à moins de deux heures de Tirana ? Rendez-vous au Cap de Rodon. Suivez le fil vert des oliviers : au bout, un éperon rocheux glisse dans l’Adriatique.

Voici notre récit pour vous donner furieusement envie de vous y rendre de visiter les ruines du château Skanderbeg, la charmante église Saint-Antoine et planter votre serviette ou de randonner en longeant les falaises.

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Pourquoi visiter le Cap Rodon ?

Imaginez un promontoire calcaire de quatre kilomètres qui fend l’Adriatique, coiffé d’une église romane, d’un château du XVe siècle et de plages secrètes où ne résonnent que le ressac et le cri des sternes. Ajoutez-y une poignée de bunkers de l’ère communiste, des cyprès parfumés, et vous obtiendrez l’une des sorties nature les plus dépaysantes d’Albanie centrale.

Cap de Rodon : un promontoire entre ciel et Adriatique

Dès les premiers pas, l’impression de bout-du-monde domine : la mer scintille des deux côtés, les cyprès fouettés par le vent embaument, et un chapelet de bunkers en béton rappelle l’Albanie d’Enver Hoxha. Baptisé « Cap Rodon » en français – Kepi i Rodonit en albanais – ce doigt calcaire avance de près de quatre kilomètres dans l’Adriatique. Les locaux l’appellent aussi cap de Skanderbeg, hommage au héros national qui y bâti son unique fort maritime au XVe siècle.

Dans cet article, nous vous donnons toutes les infos pour vous y rendre et vous dévoilons les choses à voir et à faire au Cap Rodon.

Comment se rendre au cap Rodon ?

• Voiture : solution la plus simple. Une citadine passe partout ; roulez cependant à 20 km/h sur la portion finale (piste empierrée).
• Transport public : il n’existe pas de bus direct. Prenez un bus Tirana ↔ Maminas, puis taxi (30 min).

Depuis Durrës :

Depuis Durrës, comptez 49 km et environ 1 h 10 : autoroute SH2 jusqu’à Maminas, puis la route secondaire SH57b traverse les vergers du Gjiri i Lalzit. Les 3-4 derniers kilomètres deviennent une piste caillouteuse ; roulez doucement, une citadine passe sans peine si vous ne dépassez pas 20 km/h.

Depuis Tirana :

Même schéma depuis Tirana (65 km, 1 h 30).

A votre arrivée au cap de Rodon, une barrière signale l’aire de stationnement : droit d’entrée 300 lek par voiture, encaissé en espèces par le gardien C’est là que l’on abandonne le moteur ; le reste se fait à pied.

Que voir et que faire au Cap Rodon

L’église Saint-Antoine, joyau roman restauré

À peine cinq minutes de marche depuisleparking et la silhouette de la Kisha e Shën Ndojt surgit devant vos yeux. Édifiée au XIIᵉ siècle, remaniée quand les franciscains de Sainte-Claire s’y installent au XVe, l’église mêle arches gothiques et pierres byzantines. Le séisme de 2019 l’avait fissurée de la nef au chœur ; un vaste chantier financé par l’UE l’a rendue à la prière en 2022. À l’intérieur, fresques pastel et aigle bicéphale des Kastrioti sont visibles.

Le château de Skanderbeg : bastion contre les Ottomans

Pour vous y rendre, prenez à gauche depuisle parking. Un petit sentier qui grimpe légèrement vous envoie vers la pointe du cap. Comptez vingt petites minutes de marche pour atteindre un joli point de vue sur le château et 5 minutes de plus pour être au coeur des murailles du Rodoni Castle. Georges Kastrioti-Skanderbeg fit ériger cette forteresse entre 1450 et 1452 afin d’offrir une échappatoire maritime à la Ligue de Lezhë.

Les remparts de pierre blondie épousent la falaise et, lorsque le soleil tombe, projettent sur l’eau des ombres déchiquetées. Montez sur la tour d’angle sud : la vue porte jusqu’à la lagune de Patok, et l’on comprend pourquoi l’endroit resta si longtemps stratégique.

Plages secrètes et criques de sable blanc

Reprenez le sentier à rebours : à 100 mètres de l’église, une jolie plage tranquille, Rëra e Bardhë – littéralement « le sable blanc », vous attend. Une dizaine de parasols et quelques rangées de transats y composent un décor minimaliste. En saison, un petit bar sert cafés et bières (200-300 lek) ; parasol + deux chaises longues se négocient autour de 600 lek. Hors juillet-août, la plage redevient quasi déserte : il ne reste que le ressac et, parfois, la silhouette d’un dauphin.

Bunkers et mémoire récente

Entre les pins, d’étranges champignons de béton surgissent : les bunkers que le régime communiste dissémina partout dans le pays, persuadé d’une invasion imminente. Rouillés, tagués, ils offrent un saisissant contraste avec la douceur du paysage. Le plus photogénique se trouve juste avant le château ; grimpez dessus pour un panorama à 360°. En fin d’après-midi, la lumière rase souligne les cicatrices sur le dôme et rappelle que l’Albanie contemporaine n’a pas que des cartes postales à offrir.

Où manger au Cap Rodon ? Où dormir ?

 Quelques centaines de mètres avant l’entrée du site, un petit market vend eau fraîche, fruits et autres produits pour le pique-nique. En bord de plage, la taverne de Rëra e Bardhë sert quelques plats simples. Pour un dîner plus chic – et un lit douillet – cap sur Sól by Privé – Boutique Hotel, niché sur les hauteurs de Shetaj : neuf chambres tournées vers le couchant, piscine à débordement et petit déjeuner délicieux vous attendent.

Vous préférez la toile de tente ? Le camping sauvage est toléré près du parking, à condition de repartir avec vos déchets. Un ciel d’encre, une mer d’argent : luxe absolu, gratuit.

Où se baigner au cap de Rodon ?

1. Rëra e Bardhë  – Plage familiale à deuxpas de l’église : sable clair, eau peu profonde, bar de plage et transats (600 lek le set).
2. Criques nord – Petites anses sauvages, accessibles à marée basse en suivant la corniche derrière le château : snorkeling, zéro musique.
3. Plage sud (Rocky Cove) – Plus rocailleuse, parfaite pour la pêche au coucher du soleil.

Conseils pratiques pour une journée ou une nuit au cap de Rodon

Emportez au moins un litre et demi d’eau par personne, de la crème solaire et des baskets fermées ; le sentier vers le château devient glissant après la pluie. Pas d’éclairage public : si vous visez le coucher de soleil, une lampe frontale est votre meilleure alliée. Réseau mobile : capricieux autour du château, correct près du parking. Les drones sont tolérés mais respectez 150 mètres de distance avec l’église et les visiteurs. Enfin, gardez quelques billets de 200 lek ; ici, la carte bancaire reste un mirage.

Nous arrivons au terme de cet article sur ce joyau caché de l’Albanie., nous espérons que vous avez apprécié cette visite du Cap de Rodon.

Ici, ni station balnéaire tapageuse et beach clubs comme à Ksamil, c’est la calme et l’authenticité avant tout. Le Cap Rodon conjugue le frisson de l’exploration à la douceur d’un bain de mer. Une route cahotante, quelques ruines, beaucoup de beauté

Pour quiconque séjourne à Durrës, le Cap Rodon vaut clairement le détour.

Beau séjour en Albanie